Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé les histoires. J’ai toujours aimé les lire, j’ai toujours aimé les raconter.
Il y a toujours plusieurs degrés de lecture à une bonne histoire, il y a toujours quelques messages cachés que l’on ne voit pas de prime abord mais qui d’un coup font subitement sens.
Et si l'on peut oublier les mots, si l’on peut oublier la narration du conteur ; on oublie rarement le sens d’une histoire. On oublie rarement ce qu’elle nous a fait ressentir.
Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé les histoires. J’ai toujours aimé les lire, j’ai toujours aimé les raconter.
Il y a toujours plusieurs degrés de lecture à une bonne histoire, il y a toujours quelques messages cachés que l’on ne voit pas de prime abord mais qui d’un coup font subitement sens.
Et si l'on peut oublier les mots, si l’on peut oublier la narration du conteur ; on oublie rarement le sens d’une histoire. On oublie rarement ce qu’elle nous a fait ressentir.
Lorsque je me suis formée à la danse du dragon avec Anne-Gaëlle Guillot, j’étais loin de me douter que cette pratique était elle aussi entourée d’une mythologie, qu’elle renfermait elle aussi un secret.
Un secret que je m’apprête à vous dévoiler aujourd'hui.
Notre histoire s’apparente à un conte pour enfant, mais peut-être que vous ne devez pas vous fier aux apparences …
Je vous laisserai seul juge de ce que cette histoire renferme comme sagesse.
Belle lecture …
Ouverture du 1er acte :
Le héros s'avance sur scène, motivé par sa quête de pouvoir, il cherche à terrasser le dragon digne représentant de ce que le monde, la société, attend de lui. Il cherche à s'imposer, à imprimer sa volonté propre.
"je le veux", tel est son motto.
Et de fait il cherche à enlever une à une les écailles du dragon comme autant de diktats culturels ou sociétaux qui lui intiment "je le dois".
2ème acte :
Le dragon se retourne et aperçoit le héros s'approchant.
Il trouve celui-ci si prétentieux : comment pourrait-il échapper à ce que le monde attend de lui ? Pensait-il sérieusement se frayer un chemin à travers les dogmes de la société ?
3ème acte
Le dragon se cabre et déploie ces ailes. Le devoir ne peut être si facilement soumis. La bête se prépare à donner une bonne leçon au héros en quête de liberté, en quête de désir.
4ème acte
Pour remettre le héros dans le droit chemin, la créature ailée plonge, toutes griffes dehors, droit vers le sol, vers la terre. Envoyant un message à notre héros : Comment peux-tu espérer me vaincre, comment dompter une telle puissance sans en être anéanti ?
5ème acte
Le "je dois" donne le coup fatal au "je veux" : Le dragon attaque le héros avec sa queue. Le temps est comme suspendu : La volonté du héros sera-t-elle mise à terre ?
6ème acte :
D’un pas sur le côté, le héros esquive de justesse la queue du dragon, évitant ainsi d'être remis à sa place.
A ce moment de la pièce, le suspense est à son comble, le héros est sous le ventre de la bête ... de là, deux options s'offrent à lui :
● Il peut choisir d’en transpercer le coeur et ainsi d’imprimer son propre désir en vivant en marge de la société
ou
● il peut choisir de se libérer à la fois du désir et du devoir.
7ème acte
Le héros danse avec le dragon, il ondule avec lui et finit par monter sur son dos. Nos deux protagonistes s'élèvent et trouvent un autre chemin … ensemble … vers la liberté !
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Cette danse entre le héros et le dragon se raconte à travers le corps, à travers l’énergie qui circule lors de ce flow incessant qui se construit mandala après mandala.
La supercherie de cette histoire est qu'il n’y a qu’un seul protagoniste : le yogi est toujours au centre du cercle, tantôt dragon, tantôt héros.
Le héros symbolise ici les deux premiers buts de l’existence humaine selon l’hindouisme : le Kama, le désir et l’Artha, la prospérité matérielle. Le dragon, quant à lui, symbolise le Dharma, le 3ème but. Le Dharma est ce que la société, sous la forme de nos familles, nos enseignants, nos cultures ou nos médias, exige de nous. C’est le rôle pour lequel nous sommes nés. C’est le rôle que nous nous sommes vu attribuer dans notre propre histoire.
Ce duel entre le héros et le dragon, c'est donc notre dualité intérieure entre nos désirs et ce que la société attend de nous.
Cet envol à la fin de la danse, n'est donc que Moksha : la libération qui dépasse les 3 buts énoncés plus haut : Kama, Artha et Dharma.
Ou peut-être que ce n’est qu’un conte après tout, une histoire de cape et d’épée, pour le savoir il faudra certainement venir danser, venir incarner, venir ressentir …
AUTEUR
Professeur de Yinyang Yoga
L'Atelier de Soi
Lieu de Pratiques et de Soins
Ecole de Qi Gong et Yoga - Centre de médecines douces
Association 1901 n° W131001206 Siret : 511 809 188 000 028 / APE 9604Z