On entend souvent :
La vieillesse est l'automne de la vie ; sur son déclin, elle est en hiver.
Rien qu'à prononcer ce mot : « vieillesse »... on sent le froid qui monte au cœur.
Et si on y mettait le soleil ! Si on posait un autre regard !
La vieillesse récapitule tout le livre de la vie. Elle est encore et malgré tout, une des beautés de la vie, une de ses harmonies les plus hautes.
On dit souvent : « quel beau vieillard ! »
Si la vieillesse n'avait pas sa beauté particulière, pourquoi cette exclamation ?
Mais il ne faut pas oublier qu'à notre époque, il y a, comme le disait déjà Chateaubriand, beaucoup de vieux et peu de vieillards.
Le vieillard est bon, il est indulgent, il aime et encourage la jeunesse, son cœur à lui n'a pas vieilli.
Les vieux sont jaloux, malveillants et sévères.
Si les jeunes n'ont plus pour les aïeux le culte d'autrefois, n'est-ce pas précisément parce qu'ils ont perdu la haute sérenité, la bienveillance aimable qui faisait jadis la poésie des antiques foyers ?
La vieillesse est pure comme la première enfance, elle voit plus clair et plus loin dans les profondeurs de l'infini.
La vieillesse ressemble à une veille prolongée, la veille de l'Eternité et le vieillard est la sentinelle à l'extrême frontière de la vie. De là ces absences étranges, ces distractions prolongées, que l'on prend pour un affaiblissement mental et qui sont, en réalité, des explorations momentanées dans l'au-delà, des phénomènes d'expatriations passagères...
La vieillesse, c'est le soir de la vie mais il y a de si beaux soirs et des couchers de soleil qui on des reflets d'apothéose.
La vieillesse c'est la nuit, mais une nuit si belle avec sa parure de constellations, avec ses voies lactées, ses routes blanches et lumineuses, reflet splendide d'une longue vie pleine de valeurs et d'amour.
L'âme du vieillard est une crypte mystérieuse où s'accomplit les initiations sacrées qui préludent les révélations de la mort.
C'est un travail intérieur qui se résume en un mot : LA SIMPLICITE.
La vieillesse est simplificatrice de toutes choses.
Elle simplifie le côté matériel de la vie, elle supprime tous les besoins factices, les mille nécessités artificielles que la jeunesse et l'âge mûr nous avaient crées et qui avaient fait de notre existence compliquée une servitude.
Le vieillard a une faculté précieuse : celle d'oublier.
Tout ce qui a été futile, inutile dans sa vie s'efface. Il ne garde dans sa mémoire, comme au fond d'un creuset, que ce qui a été substantiel.
Le front du vieillard n'a plus rien de l'attitude fière, parfois provocatrice de la jeunesse.
Il se penche, sous le poids de l'expérience, comme l'épi mûr.
Le vieillard courbe la tête et l'incline sur son cœur, il s'applique à convertir en Amour tout ce qui reste en lui de facultés et de souvenirs.
La vieillesse sereine est le début du chemin vers une autre destination.
Claudette Forenza
L'Atelier de Soi
Lieu de Pratiques et de Soins
Ecole de Qi Gong et Yoga - Centre de médecines douces
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Commentaires (7)
Vanessa
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Patricia
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Marie-Thérèse
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brigitte
brigitte
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isabelle baille
Bravo à toi de mettre en lumière l'essentiel.
Bises
Isabelle
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Philippe Faix
C'est en effet un très beau texte.
La vieillesse est un moment où la vie nous "oblige" à nous recentrer sur nous-mêmes. Les artifices ont disparus.
Seuls inconnus nos regrets. Sont-ils plus importants que nos accomplissements, que notre estime de nous ?
En tout cas, si elle arrive pour moi, j'espère l'accepter et la vivre comme un bonheur supplémentaire... ?
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anne
Anne
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