En feuilletant des livres de philosophie à la bibliothèque Méjanes, j'ai noté le passage suivant de Swami Ji Udasin qui a retenu mon attention :
« La méditation et la prière sont à l'âme ce que la nourriture est au corps physique. De la même façon que nous mangeons de la nourriture chaque jour afin de maintenir notre corps en forme.
De la même façon, nous devons nous asseoir en méditation et en prière chaque jour pour rendre notre âme plus forte afin qu'elle puisse faire face aux défis de la vie, afin de lui permettre d'évoluer spirituellement et qu'enfin, elle atteigne la réalisation du Soi ».
Ce passage a éveillé en moi le souvenir merveilleux d'un moment de partage et d'échange avec Anne et Sylvie.

Par une belle journée du mois de mai, après une marche dans la forêt au pied de la falaise et sur la crête de la sainte Baume, nous nous sommes rendus ensuite au sanctuaire de la Sainte Baume après avoir avalé les 150 marches pour atteindre le parvis de la grotte où séjourna Marie Madeleine.
Anne et Sylvie, catholiques ferventes et pratiquantes, furent très émues en entrant dans la grotte. Je les vis très concentrées en se posant et se mettre à l'écart pour prier en silence, indifférentes aux touristes en visite dans la grotte.

Je m'assis auprès de mes amies vite absorbées dans leur prière. Je ne pus retenir mon admiration de la foi en Dieu qui émanait d'elles. Ce fut comme si elles ressentaient une présence apaisante et aimante de Dieu dans leurs cœurs et au plus profond de leurs êtres. Me concernant comme à chaque fois au sein d'une église ou d'un lieu sacré, je ressentis comme un frein à m'ouvrir à la prière et à Dieu. Je garde encore le traumatisme de mon enfance d'une éducation religieuse étriquée de la part des prêtres obtus où le péché était à combattre et la confession était la voie du pardon et du salut.

Assis, les yeux fermés, je m'abstins de faire quoi que ce soit, laissant aller et venir mes pensées, puis m'absorbai au mouvement de mon souffle. Je finis par retrouver ce calme intérieur devenu si familier après des décennies de pratique quotidienne.
Après ce moment de recueillement, nous rejoignîmes le parvis pour descendre les 150 marches et nous diriger vers le lieu de stationnement du véhicule d'Anne.

Chemin faisant, je ne pus m'empêcher de dire :
« Dans la grotte, je n'ai pu retenir mon admiration de vous voir toutes deux en prière. De la foi que vous avez en Dieu, il en émane de vous une impression de sa présence dans votre cœur. Cela m'interpelle beaucoup. J'éprouve souvent lors de mes méditations un sentiment profond de plénitude et de paix. Il en est de même lors de mes marches nordiques à la Sainte Victoire ou ailleurs avec Camille. Lorsque je me pose pour méditer ou me plonger dans la contemplation, mon esprit et mon corps semblent se dissoudre dans mon environnement. Alors dans ces moments là, est-ce que c'est la manifestation de Dieu, la présence de Dieu ? ».

Anne me fit la réponse suivante :
« Mon histoire avec la foi est loin d'avoir été une ligne droite !
Je pense vraiment profondément que lorsque tu médites et ressens une grande paix et que tu es en communion avec le grand tout… tu es dans un état de prières et tu es connecté à Dieu ! Juste, tu ne mets pas l'étiquette sur le pot mais c'est le même pot que moi. Et j'en suis convaincue ! Te poses pas de question tu es avec lui ».

Sa réponse me fit prendre conscience que ce passé imposé m'a trop longtemps emprisonné.

À présent, en prenant soin de mes besoins, je peux me libérer en accueillant avec douceur les enseignements de la vie et vivre au mieux le présent. En retrouvant cet espace de calme en moi, je ressens une présence apaisée.

AUTEUR

Michel pour Médit'Aix
Collectif de pratique de la Méditation laïque d'inspiration bouddhiste